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Retraite : les 4 points à vérifier pour optimiser ses droits

A l'aube de faire valoir ses pensions de retraite, les droits reportés sur le relevé de carrière, tels qu'ils ont été acquis au cours de la vie professionnelle, semblent cohérents, sans oubli ni erreurs. Pourtant, ici comme ailleurs, le diable se cache dans les détails...

Retraite : les 4 points à vérifier pour optimiser ses droits

Faire valoir ses pensions de retraite n'est pas une mince affaire. Pour en bénéficier à l'entière mesure de son parcours professionnel et de ses cotisations, il est impératif de prendre le temps de regarder en arrière.

Il s'agit de pointer, au fil des années, les droits effectivement comptabilisés et ceux qui auraient dû l'être. Il est également judicieux de réfléchir à bien positionner la date d'effet de ses pensions.

  1. Des trimestres en nombre suffisant

Pour les salariés du secteur privé (mais aussi pour les indépendants ou les fonctionnaires notamment), le nombre de trimestres retraite acquis au cours de la carrière est le premier élément à connaître et à comparer au total nécessaire pour obtenir une pension de base calculée à taux plein : 167 trimestres pour les générations nées en 1959 ou 1960, potentiellement concernées par une demande de pension dans les mois qui viennent, et 168 pour les générations nées juste après (entre 1961 et 1963).

Si vous n'atteigniez pas encore ce chiffre alors que vous souhaitez faire valoir vos droits dès l'âge légal, 62ans, ou peu après, votre pension de base subira une décote viagère (et votre pension Agirc-Arrco aussi).Pour y échapper, un travail minutieux vous attend : répertorier année après année les éventuels trimestres manquants. Pour cela, munissez-vous de votre relevé de carrière (téléchargeable à tout moment sur Info-retraite.fr, portail officiel inter-régimes). Certains manques de trimestres sont faciles à repérer et à faire corriger : par exemple ceux qui doivent être attribués pour service national (4 ou 5 selon les dates de début et de fin de cette période) ou qui bénéficient aux mères de famille salariées (8 par enfant né ou adopté avant 2010). D'autres, comme les trimestres pour lesquels les cotisations n'ont pas été reportées correctement (lorsque les déclarations sociales avaient encore lieu sur papier et non de façon numérique) ou effectués à l'étranger en tant qu'expatrié, exigent plus d'attention. Ce que vous pouvez faire : lorsque le total des trimestres n'y est pas, récupérez d'abord les bulletins de salaire correspondants ou tout autre justificatif (livret de famille, coordonnées de la caisse de retraite à l'étranger...) et envoyez-les au régime général (via le site Lassuranceretraite.fr ou Info-retraite.fr) pour régularisation. Faites intégrer aussi les périodes accomplies sous un statut différent (indépendant, contractuel de la fonction publique...) qui n'auraient pas été prises en compte. Si certaines années demeurent incomplètes ou si vous pouvez justifier d'un long cursus estudiantin, envisagez la perspective d'un rachat de trimestres. A 61 ans par exemple, avec un salaire annuel brut de 41.136 euros ou plus (montant du plafond annuel de la Sécurité sociale 2021), cette dépense de 4.439 euros minimum par trimestre peut être parfaitement opportune si, rapportée au supplément de pension de base procuré (et à celui de la pension Agirc-Arrco, sans bourse délier), elle est amortie en l'espace de 8-10 ans, déduction fiscale comprise.

Retraite : les 4 points à vérifier pour optimiser ses droits
  1. Des points qui ne manquent pas à l'appel

Plus le salaire est élevé, plus le taux de remplacement qui mesure le rapport entre les derniers revenus perçus et la pension de retraite est faible. Cette réalité, régulièrement rappelée par le Conseil d'orientation des retraites (1) est précisément chiffrée à 56 % pour un cadre né à la fin des années 1950, ayant eu une «carrière continue » ou ascendante, dont 35 % pour la seule pension Agirc-Arrco. D'où l'importance de ne laisser s'échapper aucun point et de « vérifier scrupuleusement quels ont été les reports de droits Agirc-Arrco, en plus des reports effectués dans le régime de base », conseille Dominique Prévert, dirigeant associé d'Optimaretraite. Ainsi, une période de chômage, de maladie ou de congé maternité, peut avoir été parfaitement enregistrée par le régime général, avec attribution des trimestres correspondants, sans que cela soit forcément le cas dans le régime complémentaire...Ce que vous pouvez faire : si la colonne des points Agirc-Arrco de votre relevé de carrière n'est pas en cohérence avec la progression de votre salaire ou si vous constatez une baisse sensible et inexpliquée de points, « retrouvez les justificatifs indispensables pour une éventuelle attribution des points de retraite manquants. Il peut s'agir de vos fiches de paie, des attestations annuelles Assédic ou des attestations de versement des indemnités journalières de l'Assurance-maladie », indique Didier Pensec, responsable des Experts retraite à l'Agirc-Arrco. Faites également ce travail pour les points que vous auriez pu acquérir auprès d'autres régimes de retraite complémentaire (Ircantec, si vous avez été contractuel de la fonction publique quelques mois par exemple...), car même s'ils sont en nombre très limité (moins de 300 pour l'Ircantec, par exemple), vous percevrez tout de même, en une seule fois, un petit capital.

 

  1. Une date de départ qui ne doit rien au hasard

Disposer des 167 ou des 168 trimestres exigés permet de demander ses pensions dès son 62 e anniversaire. Cette façon de faire est adoptée par les personnes qui entendent profiter au plus vite de leur liberté de retraité ou par « celles qui n'ont plus grand-chose à gagner car ayant déjà l'essentiel de leurs droits. Pour une pension nette de 3.000 euros, par exemple, chaque année travaillée au-delà de l'âge légal et du taux plein, rapporte seulement 80 euros à 100 euros par mois en plus », constate Dominique Prévert.

Ce que vous pouvez faire : pensez au montant de votre indemnité de fin de carrière. « Mieux vaut la percevoir fin janvier que fin décembre car elle viendra s'ajouter non pas à vos revenus d'activité, mais à des pensions généralement moins élevées. Avec une tranche marginale d'imposition de 45 % ou de 41 % en période d'activité qui passe à 30 % une fois en retraite par exemple, l'économie d'impôt est respectivement de 15 % et de 11 % sur le montant de cette indemnité », souligne Céline Roux, consultante chez Fidroit.

Si votre carrière a été entrecoupée de périodes de chômage, de maladie, d'éducation des enfants... et si votre salaire de fin de carrière est plus élevé que ceux perçus jusqu'à présent, vous avez intérêt à positionner la date d'effet de vos pensions en début d'année, et non en regard de vos 62 ans. Plus que par le jeu de la surcote (+ 1,25 % par trimestre supplémentaire travaillé au-delà de l'âge légal et du taux plein), vous pourrez facilement booster votre salaire annuel moyen (élément clé de la pension de base qui reflète les 25 meilleures années de la carrière, dans la limite des plafonds respectifs annuels de la Sécurité sociale) et par voie de conséquence, votre retraite de base (sans oublier les points additionnels Agirc-Arrco qui viendront hisser également votre retraite complémentaire).

 

  1. Une juste évaluation du malus Agirc-Arrco

Percevoir 90 %, et non 100 % de sa pension complémentaire durant les trois premières années de son départ effectif en retraite, n'est pas chose plaisante. Pour autant, le malus instauré depuis début 2019, qui s'applique aux personnes faisant le choix de partir dès leur âge de taux plein (carrières longues comprises) n'a pas toujours l'impact qu'on lui suppose...  « S'il peut être très important pour certains profils, il peut être faible pour des personnes n'ayant pas toujours été salariées du privé », fait remarquer Valérie Batigne, dirigeante de Sapiendo Retraite.

Travailler un an de plus, et donc décaler d'un an la date de liquidation de ses pensions, permet d'y échapper. Pendant ce temps, il ne faut pas l'oublier, vous améliorez quelque peu votre pension de base par le mécanisme conjoint de la surcote et du salaire annuel moyen, et dans une proportion souvent plus forte, votre pension Agirc-Arrco.

Retraite : les 4 points à vérifier pour optimiser ses droits

Ce que vous pouvez faire : chiffrer précisément le malus pour envisager, pourquoi pas, de partir dès 62ans, non pas juste après avoir atteint le taux plein, mais juste avant, avec un trimestre en moins. Là encore, des calculs comparatifs s'imposent, car vous aurez, certes, une décote viagère de 1,25 % sur votre retraite de base et une minoration de 1 % sur votre retraite complémentaire, mais vous effacerez le malus. « Un cadre comptant sur une retraite Agirc-Arrco élevée doit la percevoir plus de 17 ans en moyenne pour que la décote viagère représente davantage que le malus. Pour un non-cadre, cette durée est d'environ 8 ans », souligne Valérie Batigne. Mais attention ! dans la perspective d'un cumul emploi-retraite, il faut accepter de voir ses nouveaux revenus plafonnés.

(1) Projections de taux de remplacement pour les générations 1950 à 1990.

Quand faut-il s'y prendre ?

Lorsque la demande est numérique, en théorie, il est possible de déposer sa demande de pension quelques jours avant la date d'effet souhaitée pour sa retraite (systématiquement le 1er jour d'un mois). A une condition : assumer le fait de ne percevoir aucune pension en temps voulu, car à l'impossible aucun régime de retraite n'est tenu ! Quatre à six mois (délai sur lequel la plupart d'entre eux communiquent d'ailleurs) est donc un« bon » timing.

lesechos.fr

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